Relâche scolaire, semaine de vacances, congé férié, profitez-vous vraiment de ces moments pour vous reposer et prendre une pause ? Êtes-vous capable de vous couper totalement de votre entreprise pendant toute cette période ? Et, au retour, sautez-vous à pieds joints dans les courriels et les urgences ou posez-vous un diagnostic sur l’état de votre compagnie ?
Ces moments de repos sont un joyau pour les entrepreneurs : ils permettent de se mettre sur pause, de complètement décrocher et se ressourcer, de « nettoyer sa paire de lunettes » pour une vision plus juste de la réalité. Vous connaissez l’expression : l’arbre qui cache la forêt ? Le détail qui empêche de voir l’ensemble. La plupart des entrepreneurs ont de la difficulté à se couper totalement de leur entreprise. Un courriel par-ci, un texto par là, une approbation, un appel urgent, etc. Pourtant…Il est essentiel de prendre du recul pour voir l’ensemble de l’œuvre. Comment, en tant qu’entrepreneur, pouvez-vous avoir une vue d’ensemble sur votre entreprise si vous ne vous arrêtez pas, vous ne prenez pas de temps pour vous ?
Lorsque le repos a été complet, une vrai coupure, il est facile d’évaluer sans interférence la réalité, de constater les écarts entre ce que vous vouliez mettre en place et ce qui est. Il faut saisir cette opportunité, se re« pauser » à valeur ajoutée. Puisque les valeurs sont au cœur de l’équilibre personnel et professionnel, évaluez la situation au retour avant de replonger dans les courriels et le quotidien. Est-ce que votre entreprise est à votre image ? Est-ce que vos valeurs sont au centre de vos choix, décisions, actions ? Est-ce que vous observez les comportements associés à vos valeurs tant chez vous que chez vos employés ? Est-ce que tout est facile ou, au contraire, tout semble compliqué ?
Les valeurs de l’entreprise sont la pierre angulaire de son identité et de son équilibre. Pour transposer vos valeurs dans votre entreprise, il est essentiel de bien les définir et de mettre en place les activités et les outils nécessaires pour assurer leur pérennité. Même si tout est bien défini, parfois, certaines décisions prises ont nui aux valeurs par leur contradiction et l’entreprise a de la difficulté à évoluer en équilibre. Prendre le temps de les analyser au retour d’une pause permettra d’identifier ces faux pas et d’éviter que le déséquilibre s’installe dans votre entreprise et dans votre vie.
Lorsqu’il y a déséquilibre, l’expression qui me vient en tête est « les apparences sont souvent trompeuses ». En apparence, tout semble bien. Pour les gens à l’interne, la situation est perçue comme temporaire. Comme il plane un refus de croire que ces conditions dureront, l’image projetée est positive et fidèle au passé. Par contre, pour les individus qui se joignent à l’organisation, l’intégration est difficile et ils ont l’impression de s’être embarqués sur le mauvais bateau.
Le climat qui règne est difficile à définir. Les salariés paraissent à la fois motivés et inquiets. Les messages véhiculés par la plupart des membres du personnel de l’entreprise diffèrent de la réalité. Il existe une certaine déconnexion entre ce qui est dit et l’expérience des gestionnaires de première ligne et celle des employés. Lorsque les gens de l’externe, qui travaillent en consultation ou occupent de nouveaux postes à l’interne, amènent le sujet, ils sont confrontés à un mur de protection. La réception est négative et génère parfois des conflits. Peu importent les faits relatés, le ton et l’approche, le personnel en place se sent jugé, attaqué et devient défensif. Tous ont à cœur cette personne morale forgée de toutes pièces par leur labeur. Ils sont fiers du travail accompli par l’équipe et s’identifient à ce qui a été réalisé à ce jour. Au début, les gens externes sont perçus comme étant négatifs, incompatibles à la culture et même incompétents. Puis, suite à quelques expériences similaires vécues auprès de collaborateurs venant de l’externe, un malaise s’installe. Cette contradiction ambigüe mène involontairement la firme à une déresponsabilisation. L’impression qui règne alors est que tous semblent au courant mais évitent de trop s’y attarder. Personne ne veut soulever la problématique, ni s’en occuper. Ce n’est pas de l’insouciance mais plutôt du déni.
Soudainement, tout semble plus compliqué : les initiatives dérangent, la vitesse d’exécution ralentit et la qualité du travail se dégrade. La perte de synergie fait tranquillement surface. Ce n’est pas perçu comme alarmant, parce que les impacts financiers ne sont pas encore visibles. La tendance est d’attribuer ce phénomène soit au nombre croissant d’employés et au temps nécessaire pour stabiliser les équipes ou encore à la vitesse de croisière. La motivation organisationnelle, bien que toujours présente, s’effrite au détriment du maintien d’une bonne réputation personnelle. Avoir l’heure juste ou obtenir le portrait exact devient ardu et plus long. Il y a de plus en plus de non-dits et d’omissions. Subtilement, le comportement de certaines personnes se modifie. Le sens politique prend alors un essor occasionnant des bouleversements sur le plan de la politique interne. Parmi les composantes du sens politique, la combinaison équilibrée d’autorité et de pouvoir, avec la capacité d’influencer ou de persuader, devient plus difficile à conserver.
Il est invraisemblable que ces symptômes n’éveillent pas la conscience organisationnelle sur le déséquilibre en place. Ils devraient sonner l’alarme, déclencher une réaction, créer un mouvement de solidarité pour retrouver l’harmonie. Maintenant que vous avez fait une pause, que vous avez pris le temps de regarder votre entreprise avec un regard re«pausé», vous êtes en mesure de voir les changements à apporter qui vous permettront, lorsque ceux-ci auront été appliqués, de dire : Voici pourquoi mon entreprise pourrait fonctionner sans moi !
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