Chaque année, les entreprises investissent beaucoup de temps et d’argent pour recruter, former et intégrer leurs nouvelles recrues. Pourtant, malgré tous ces efforts, près de 30 % des embauches échouent dans les 18 premiers mois, et la moitié des employés quittent leur emploi dans les deux ans quand ils ne se sentent pas à leur place.
Souvent, ce n’est pas un manque de compétence ou de motivation.
C’est un désalignement : la personne, le rôle et la structure de l’entreprise ne vont pas dans la même direction.
Et cet alignement, il commence avant l’embauche.
Avant même le premier jour, tout se joue dans la rencontre entre trois parties de l’esprit :
- ce qu’on ressent et ce qu’on valorise (le cœur, partie affective),
- ce qu’on sait et comprend (la tête, partie cognitive),
- et notre façon naturelle d’agir (l’instinct d’agir, ce qu’on appelle la partie conative ou la conation).
C’est souvent cette dernière — la conation — qui fait toute la différence entre une intégration fluide et un début difficile.
Pourquoi tant d’intégrations échouent avant même de commencer
Les gestionnaires le disent souvent :
« Il ne travaille pas comme prévu. »
« Elle comprend, mais elle agit trop lentement. »
« Il manque d’initiative. »
Et pourtant, ces personnes ont été choisies pour leurs compétences et leur attitude.
Alors, pourquoi ça bloque ?
Parce qu’on oublie souvent de regarder comment une personne agit naturellement.
C’est ce qu’on appelle l’instinct d’agir – la conation : la façon instinctive d’entrer en action, de prendre une décision, de résoudre un problème.
Les recherches de Kathy Kolbe montrent que les employés dont l’instinct d’agir est aligné au rôle obtiennent une performance substantiellement plus élevée.
Elles indiquent aussi que travailler contre son instinct d’agir entraîne :
- plus de stress,
- intégration plus lente,
- et un niveau de fatigue mentale nettement plus élevée.
La conation: ce moteur qui nous fait passer à l’action
La conation (l’instinct d’agir,) c’est la façon naturelle dont chacun se met en mouvement.
C’est ce qu’on fait spontanément quand on est libre d’agir à notre manière.
- Certains foncent et apprennent en essayant.
- D’autres observent avant d’agir.
- Certains ont besoin de structure et de repères.
- D’autres avancent dans l’improvisation et la nouveauté.
Ces différences ne sont pas des faiblesses.
Elles sont la clé d’une performance durable, à condition qu’on les respecte.
Quand on tient compte de l’instinct d’agir dès le recrutement, on ne cherche plus seulement des compétences.
On cherche une bonne compatibilité naturelle avec l’équipe et la culture.
Et c’est là que tout devient plus simple : moins de friction, plus de fluidité.
Recruter sans alignement, c’est dérégler toute l’équipe
Un recrutement désaligné, c’est un peu comme une pièce de casse-tête qui ne s’emboîte pas.
Même compétente, la personne crée un déséquilibre naturel :
- les décisions ralentissent,
- les processus se défont,
- la charge émotionnelle augmente,
- la productivité diminue.
Et ce désalignement individuel finit par devenir collectif.
À l’inverse, quand on embauche une personne alignée sur les trois parties de l’esprit :
- la tête comprend,
- le cœur s’engage,
- l’instinct agit naturellement
Résultat des recherches sur la conation:
- Les taux de roulement étaient plus de deux fois plus élevés pour les employés dont les résultats de l’indice conatif ne correspondaient pas à leur poste
- Les personnes qui travaillent en dehors de leurs talents naturels… subissent un stress important. En revanche, celles qui travaillent en harmonie avec leurs instincts ambitieux utilisent leur énergie à bon escient et optimisent leurs performances
La conation facilite la façon d’apprendre
Intégrer quelqu’un, ce n’est pas juste lui expliquer son rôle.
C’est créer un apprentissage mutuel entre la personne et son milieu.
Quand on respecte le mode d’action naturel de chacun :
- la formation devient plus intuitive,
- le mentorat est plus naturel,
- l’adaptation se fait plus vite.
Voici quatre façons d’apprendre selon son instinct d’agir :
- Se documenter et analyser.
- Essayer et expérimenter tout de suite.
- Chercher une séquence claire et des repères.
- Apprendre en manipulant ou en visualisant.
En respectant ces différences, on évite la fatigue mentale et on installe rapidement le sentiment de compétence. L’apprentissage devient fluide, durable et beaucoup plus agréable.
Étude de cas : quand la conation réduit le roulement de personnel
Une PME en services comptables avait du mal à garder ses employés au poste de préparation d’impôts.
Le roulement était élevé, la formation constante, le moral en baisse.
Une analyse de l’instinct d’agir requise pour ce poste a permis d’identifier le type de profil qui réussit naturellement dans ce rôle.
En adaptant le processus d’embauche pour cibler ces forces naturelles, tout a changé :
- les employés sont restés en poste,
- ils se sont intégrés plus rapidement,
- et l’équipe a doublé sa productivité.
À retenir : Quand on comprend la conation, on améliore à la fois le bien-être des gens et la performance de l’entreprise.
Comment intégrer la conation dans le recrutement
Les entreprises les plus performantes ne recrutent pas seulement pour combler un poste.
Elles recrutent pour créer de l’alignement.
Voici leurs bonnes pratiques :
Définir le mode d’action requis pour le poste.
Certains rôles demandent de la structure, d’autres de la créativité ou de la rapidité.
Adapter les attentes au profil idéal évite les erreurs d’embauche.
Évaluer les trois parties de l’esprit.
Considérer à la fois ce que la personne sait, ressent et fait naturellement.
Former les gestionnaires.
Comprendre les parties de l’esprit aide à mieux déléguer, motiver et accompagner.
Choisir les bons mentors.
Jumeler des profils complémentaires : un structuré avec un créatif, un expérimentateur avec un planificateur.
Valoriser la diversité d’action.
Ne pas chercher des clones.
C’est la variété des instincts qui crée la vraie cohésion.
Recruter autrement, c’est diriger autrement
L’alignement ne commence pas après l’embauche.
Il se prépare dès la sélection.
C’est là que la science rencontre l’humain :
- la tête comprend,
- le cœur s’engage,
- l’instinct agit naturellement.
Quand ces trois dimensions s’harmonisent, le travail cesse d’être une lutte.
L’énergie circule mieux, l’apprentissage devient naturel, et la performance suit.
Et si ton prochain recrutement devenait une expérience d’alignement ?
SPCTE accompagne les dirigeants et leurs équipes à chaque étape :
- comprendre les trois parties de l’esprit et leurs impacts ;
- découvrir les profils d’instinct d’agir pour mieux connaître les forces naturelles de chacun ;
- ajuster les rôles et les structures pour plus de fluidité ;
- former et soutenir les gestionnaires pour bâtir des équipes alignées.
Quand l’humain s’aligne, tout devient possible.
Le travail retrouve sa fluidité, et l’apprentissage reprend sa vraie place : celle du mouvement, pas de la contrainte.
